Vilhelm Moberg – Les épreuves du citoyen (tome 7)

Titre original : Sista brevet till Sverige

Mon appréciation : dans son ensemble et indépendamment des tomes individuels la saga mérite un 10/10

Avec le tome 7 nous revenons dans la vie de Karl Oskar et Kristina.

Maintenant qu’ils sont installés dans une véritable communauté, les pionniers s’ouvrent un peu plus à ce qui les entoure, aux problèmes du pays, et ils s’aperçoivent que leurs libertés s’accompagnent de devoirs. Nous observons à travers les yeux des pionniers suédois l’Amérique qui change. Leur regard porte désormais plus loin que Stillwater, il observe l’Amérique du Nord tout entier, grâce au journal Le Pionnier qui les en informe.

Pour la première fois de leur existence, les immigrants participent au choix de leur gouvernement par un vote.

La crise monétaire provoquée par la mise en circulation de billets de banque sans valeur touche une grande partie des immigrants.

La guerre civile éclate entre le Nord et le Sud. Les pionniers du lac Ki-chi-Saga, qu’on appelle désormais le Chisago-Lake (nom qu’il porte encore aujourd’hui) ne sont pas véritablement touchés par ce conflit là où ils se sont installés, au fond du Minnosota. Mais l’appel d’Abraham Lincoln de se joindre aux forces armées des Nordistes les atteint tout de même, ébranlant leurs consciences.

Karl Oskar, très patriote, souhaite s’engager dans l’armée nordiste en entendant l’appel de son président, tandis que Kristina, de plus en plus lasse, de plus en plus fatiguée, souhaite que son mari reste auprès d’elle et de ses enfants. Mais comment s’opposer à un homme aussi obstiné que Karl Oskar ?   Lire la suite

Vilhelm Moberg – L’or et l’eau (tome 6)

Titre original : Nybyggarna

Mon appréciation : cette saga, dans son ensemble et indépendamment des tomes individuels, mérite un 10/10

Changement d’ambiance avec le tome 6.

Ce chapitre de la saga est plus sombre, plus désenchanté.

Robert est de retour. Cela fait quatre ans qu’il a quitté les siens, en compagnie de son meilleur ami Arvid, pour aller chercher de l’or. Il revient seul, mes informant qu’Arvid est resté là bas.

Et il revient avec les poches plein d’argent et remet le soir même quatre mille dollars à son frère Karl Oskar !

Mais ce Robert qui revient n’est plus le même. Lorsqu’il est parti, c’était un jeune homme rêveur, léger, qui aspirait à la liberté et à la vie facile. Celui qui revient est presque un vieil homme, malade, le teint jaunâtre, maigre, ayant perdu ses dents, souffrant d’une toux chronique et de son oreille toujours aussi douloureuse.

Après quatre ans passés sur le California Trail, il paraît bien plus âgé que Karl Oskar, qui est pourtant de dix années son aînée.

Le changement de Robert n’est pas seulement physique. Il paraît apathique et abattu. Son désenchantement se traduit par des paroles énigmatiques mais également son silence sur son expérience qui semble pourtant avoir été une réussite puisqu’il revient en homme riche. S’il a trouvé la richesse, il a perdu autre chose au cours de son voyage ; il revient les poches pleines de dollars, mais lui-même semble écrasé par un poids si lourd qu’il en a perdu sa jeunesse.   Lire la suite

Vilhelm Moberg – Les pionniers du lac Ki-Chi-Saga (tome 5)

 

Titre original : Nybyggarna

Mon appréciation : cette saga, dans son ensemble et indépendamment des tomes individuels, mérite un 10/10

Le tome 5 débute trois ans après l’installation des pionniers, en 1853.

Karl Oskar et Kristina se débattent toujours face aux difficultés financières mais lentement leur vie s’améliore, ils possèdent désormais quelques bêtes, les récoltes sont riches, l’avenir semble leur sourire, bien que les conditions de vie soient toujours aussi pénibles.

Seulement, le mal du pays torture Kristina, l’idée que plus jamais elle ne reverra ses parents et son pays la blesse profondément.

A cela s’ajoute l’absence d’église. Les pionniers sont partis depuis trois ans, et depuis tout ce temps Kristina n’a plus eu l’occasion de communier. Pour cette femme profondément croyante, ses pêchés sont un poids lourd à porter.

Mais Dieu lui donne enfin un prêtre : le pasteur Törner, qui semble envoyé par le seigneur lui-même.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à arriver, car de plus en plus d’émigrants suédois arrivent, le lac Ki-Chi-Saga se peuple, à la grande joie de Kristina qui souffrait de la solitude.

De son coté, Karl Oskar ne se rend pas compte du trouble de sa femme. Il travaille dur et voit toujours plus grand. Il commence à construire la vraie maison, celle qui les protégera véritablement du froid.

Et leurs enfants grandissent.

Les caractères de tous les pionniers se sont affirmés. Kristina a pris de l’assurance, Karl Oskar récolte les premiers fruits de son labeur, bien qu’il soit encore très loin d’être fortuné.   Lire la suite

Iny Lorentz – La catin tome 6 (Die List der Wanderhure)

Titre original : Die List der Wanderhure (Band 6)

Mon appréciation : 5,5/10

“Die List der Wanderhure”, dont la traduction littérale serait “La ruse de la catin”, est le sixième volume à être publié mais se situe chronologiquement après le volume 3, (« le testament de la catin ») – et est tout simplement décevant.

L’histoire est fade, du moins elle ne parvient pas à décoller, et j’ai eu des instants d’intense ennui au cours de la deuxième moitié – j’étais vraiment ravie d’en arriver au bout.

Avant de vous dire, pour quelle raison ce tome m’a tant ennuyée, venons-en à l’intrigue :

L’intrigue :

Comme je vous l’indiquais, ce tome se situe chronologiquement entre le tome 3 et 4 de la série. C’est le seul tome dans lequel Marie et Michel vivront une aventure en commun.

Au fond d’une forêt, un couvent est attaqué par d’étranges chevaliers, portant l’insigne d’une croix ressemblant à un marteau. Ils n’hésitent pas à tuer des sœurs et de se servir de la torture, tout cela pour que la mère supérieure Isabelle de Melancourt leur dévoile le secret de ses ancêtres : le lieu où a été caché le Graal, ramené par Raoul de Melancourt.

Heureusement, une jeune sœur, qui vient d’être promise par son père à un chevalier et sera amenée à déposer le voile, parvient à s’enfuir et comme l’hasard le veut, elle tombera sur Marie et Michel, comme d’ailleurs sur son propre fiancé. Ensemble ils parviendront à libérer le couvent et, accompagnés d’Isabelle de Melancourt, ils se lanceront à la poursuite des étranges chevaliers malveillants pour retrouver la coupe du Christ avant lui….

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Iny Lorentz – La catin tome 5 (Töchter der Sünde)

Titre original : Töchter de Sünde

Mon appréciation : 8/10

Le titre de ce cinquième tome de la série “la catin”  (malheureusement non traduit en français) signifie littéralement « Filles du péché » – et c’est un volume que j’ai franchement a-do-ré.

Il y a toujours les mêmes ingrédients, la même famille Adler, la même histoire longue, à rebondissements et pourtant légère et très facile à lire, les mêmes intrigues ….. mais il y a deux changements majeurs :

1/ le héros n’est pas une héroïne, mais un homme, à savoir Falko, le fils de Marie (la catin). Il a bien grandi, est devenu un homme fort et beau, mais aussi arrogant et trop sûr de lui. Le roman se déroulera autour de ce personnage et j’admets que c’est fort agréable de découvrir dans cet univers qui nous est désormais familier mais que nous connaissons presque exclusivement de façon féminine un grain de masculinité.

2/ Puis, autre changement très positif, il y a bien moins, voir aucun de ces « hasards extraordinaires » que j’ai toujours décriés dans les précédents volumes, ces hasards qui font que la Catin rencontrait « par hasard » quelqu’un de sa connaissance au fin fond du désert, ou qu’à exactement tel instant précis une action différente se déroulait au lieu propice pour Marie.

Bref, dès le début c’est un excellent roman.

 

Mais avant tout, venons-en au résumé de l’intrigue :

Marie, qui était jadis « la Catin », vit désormais sur Kibitzstein, ses enfants sont devenus des adultes, ses filles sont mariées. Maintenant c’est au tour de son fils Falko de choisir une femme. Mais bien évidemment, nous connaissons la famille Adler, rien n’est jamais simple, et c’est ainsi que lors d’un tournoi Falko se fera un ennemi bien peu agréable …. et le voilà en route pour Rome, où il a été envoyé pour l’éloigner de ce nouveau danger sous prétexte d’une mission d’une grande importance.  Lire la suite

Iny Lorentz – La fille de la catin (tome 4)

Titre original : Die Tochter der Wanderhure (tome 4)

Mon appréciation : 7/10

Ce roman n’est pas encore disponible en français. Ma traduction du titre original « Die Tochter der Wanderhure » est littérale mais assez prévisible pour que je la laisse.

Ce quatrième tome nous amène encore une fois dans la famille de Marie et Michel. Douze ans se sont écoulés et la propriété du chevalier auf Kibitzstein est florissante, son pouvoir s’étend loin et il gère sa propriété avec intelligence.

Michel et Marie ont vieilli, ainsi que leurs amis, mais ils restent toujours aussi courageux et forts.

Trudi, la fille ainée de l’ancienne catin et de son époux, est désormais une jeune fille, adulte et amoureuse : son cœur appartient au jeune Georg von Gessingen et elle ne pense qu’à l’épouser.

Seulement, elle ignore que ce même Georg von Gessingen n’a des yeux que pour sa dot et ne s’intéresse guère à sa propre personne.

Lors d’une promenade, Georg la fait boire un peu trop, lui vole sa virginité mais lui promet de demander, le même jour, sa main à Michel. A cet instant, Georg y croit, puisqu’il n’a séduit la jeune femme que dans l’optique de vaincre les derniers obstacles et de contraindre les parents de Trudi d’accepter leur union – et d’accéder ainsi à la richesse.

Or, les vents politiques changent vite et au retour au château Georg n’aura pas l’occasion d’honorer sa promesse, et par la suite il ne le souhaite plus : une réunion entre les grands personnages des environs a mal tourné, et son oncle l’incite à quitter en sa compagnie les lieux sans tarder en le convaincant que le moment est mal choisi pour se lier à Kibitzstein. Georg pourra trouver une meilleure épouse avec plus d’influence et plus d’avenir plus loin.

Trudi attendra vainement son retour.   Lire la suite

Iny Lorentz – Le testament de la catin (La catin, tome 3)

Titre original : Das Vermächtnis der Wanderhure

Mon appréciation : 7/10

Quelques mois seulement ont passés depuis le retour de Michel et Marie sur Kibitzstein. Enfin, leur avenir s’annonce heureux, d’autant plus que Marie est enceinte de leur deuxième enfant.

Elle décide de raccompagner Michi chez sa mère Hiltrude, ce qui lui donner l’occasion de voir son amie avant l’hiver et la naissance de son enfant, prévu pour le mois de février.

Au cours du voyage de retour, Marie croise par malchance le chemin de Hulda von Hettenheim, la veuve de Falco von Hettenheim, elle aussi enceinte. Cette femme voue une haine absolue à Marie, surtout depuis la mort de son époux.

Mue par une jalousie et une haine frisant la folie, elle fait donc enlever Marie et la tient prisonnière sur Otternburg jusqu’à la naissance de son enfant qu’elle prévoit assassiner devant les yeux de sa mère.

Le destin en décide néanmoins autrement puisque Hulda donne naissance à une septième petite fille alors que Marie aura un beau garçon. Ce qui décide de l’avenir de Marie : Hulda échange les enfants, et non contente de s’être vengée de Marie, l’envoie au loin afin qu’elle soit vendue comme esclave.   Lire la suite

Iny Lorentz – La Châtelaine (La catin, tome 2)

Titre original : Die Kastellanin (Die Wanderhure, Band 2)

Mon appréciation : 7/10

Ce deuxième volume de la saga de « la catin » m’a emportée plus encore que le premier tome et je ne peux que conseiller cette série de romans historiques facile d’accès aux amoureux du genre.

Pourtant, j’accorde exactement la même note qu’au premier tome ! L’explication en est simple – mais il faudra attendre, lire jusqu’au bout mon petit commentaire, histoire d’augmenter le suspense …

Quoi qu’il en soit, c’est une série historique qui a de la magie, dont l’écriture légère nous entraîne dans l’Allemagne du Moyen-Âge et il est difficile de lâcher le livre avant d’avoir tourné la dernière page.

La preuve, je viens de finir ce tome (539 pages) et j’ai déjà hâte de lire le prochain (« le testament de la catin »).

Mais revenons-en à ce deuxième livre :

 

L’histoire :

Nous nous trouvons en Allemagne, en 1420, dix ans après les évènements du premier tome (“la catin” tome 1, voir mon commentaire :           ).

Marie, après avoir été mariée de force à Michel Adler, son ami d’enfance, a appris à aimer son époux du fond de son cœur et leur couple est très uni. Installés à Rheinsobern, la vie semble leur sourire.   Lire la suite

Vilhelm Moberg – Dans la Forêt du Minnesota

Titre original : Invandrarna

Mon appréciation : dans son ENSEMBLE, cette saga vaut un 10/10

Dans ce quatrième tome, le groupe de suédois arrive donc « dans la Forêt du Minnesota », à Taylor Falls.

Taylor Falls est en fait un tout petit, non, un minuscule groupement d’émigrants, dont Anders, le fils de la vielle Fina-Kajsa. Cette dernière déchante dès son arrivée, elle, qui pensait arriver dans une vaste propriété : la ferme de son fils n’a de ferme que le nom !

Anders n’est pas un homme très travailleur et contrairement à ce qu’il a laissé entendre dans ses courriers, il n’a pas mis à profit ses terres et il est loin d’être propriétaire d’une grande ferme, qui n’est, en réalité, rien d’autre qu’une petite cabane. Sa mère a beaucoup du mal à l’accepter, mais elle n’a pas le choix.

Les immigrants apprennent qu’ils pourront profiter d’une possibilité extraordinaire : ils pourront devenir des squatters : ils poseront un claim sur 130 âcres de terre, défricheront et travailleront cette terre, et lorsqu’elle sera mise en vente ils auront la priorité. Ce qui signifie qu’il est possible qu’ils n’auront à payer leur terre que quelques années plus tard ! Cela laissera le temps aux uns et aux autres de s’installer et gagner suffisamment d’argent, bref, de créer un foyer sans tarder et de profiter véritablement et sans réelle pression de leur travail.  Lire la suite

Vilhelm Moberg – Le nouveau Monde

Titre original : Invandrarna

Mon appréciation : dans son ENSEMBLE, cette saga vaut un 10/1à

Le troisième tome voit notre petit groupe arriver, après une traversée interminable, à New York.

Ici, Fina-Kajsa se joindra définitivement au groupe. Son époux a perdu la vie au cours de la traversée, à l’occasion de la première tempête. Le vieux couple souhaitait rejoindre son fils Anders en Amérique, où il a créé une énorme ferme au Minnesota.

C’est d’ailleurs en écoutant Fina-Kajsa parler des excellentes terres en haut du Mississipi, dans ce territoire si éloigné, que Karl Oskar décide de s’y rendre au Minnesota – et tout le groupe le suit.

Ce troisième tome voit le périple se poursuivre. Bien qu’ils aient traversé la mer, les émigrants, qui sont désormais des immigrants, sont loin d’être arrivés ! Ils n’imaginaient pas que l’Amérique était aussi vaste et que leurs futures terres étaient aussi éloignées ! Mais il faut pousser plus loin encore.

L’arrivée dans Le Nouveau Monde est pourtant difficile : aucun d’entre eux ne parle la langue de leur pays d’adoption, ni même Robert qui a pourtant travaillé pendant des heures afin d’être capable de parler avec les Américains, ni Danjel, car le Saint-Esprit n’est pas descendu sur lui pour lui conférer la maîtrise de l’Anglais.   Lire la suite