Ken Follet – Une colonne de feu

Titre original : A Column of Fire

Mon appréciation : 5,5/10

Un roman linéaire, dont le manque de courbe de suspense déçoit, dont le manque de profondeur des caractères ne permet pas l’attachement aux personnages.

Ce Ken Follet est, certes, excellemment bien recherché et techniquement presque sans reproche, mais on ne peut se défaire de la sensation que « Une colonne de feu » a été écrit avec le seul dessein de pouvoir illustrer tous les faits historiques révélés et non pas à un roman dans lequel les éléments historiques servent à soutenir et colorier l’intrigue.

Un roman qui se lit mais ne se savoure pas.

 

L’intrigue :

« Une colonne de feu » est présenté comme le troisième volume de la série des « piliers de la terre », mais hormis le fait que l’action se déroule en partie à Kingsbridge, qu’on entre dans la cathédrale et qu’on traverse le pont, édifices élevés au cours des tomes un et deux, on peine à apercevoir le lien.

La construction au cœur de cette œuvre, ce n’est pas celle d’une église, ni d’un pont ni d’aucun autre monument mais celle de la paix en Europe, une paix entre les catholiques et les protestants.

Au Milieu du XVIème siècle l’Europe est en feu, les religions se combattent par tous les moyens et à tous les niveaux.

Les crimes hérétiques sont punis sévèrement, les supplices infligés à ceux qui s’en rendent coupables sont effrayants, l’échafaud en devient presque un soulagement.  Lire la suite

Iny Lorentz – Die Widerspenstige

Titre original : Die Widerspenstige (pas encore disponible en VF)

Mon appréciation : 6,5/10

Quand nous tenons un « Iny Lorentz » entre les mains, nous savons exactement ce que nous allons lire.

Systématiquement l’épaisseur du livre nous impressionne un instant avant que nous nous rappelons que l’écriture est si légère que les pages volent entre nos mains et ressemblent à un film qui se regarde avec plaisir en fin de journée. Nous nous apprêtons donc à nous plonger dans un roman historique construit autour d’une jeune femme indépendante dans un temps où les femmes n’avaient aucun droit si ce n’est celui d’être une bonne épouse.

Die Widerspenstige (que l’on pourrait traduire par « L’Insoumise ») ne fait pas exception à la règle.

Les auteurs nous présentent un roman qui nous offre tous ce que nous espérons tout en se distinguant suffisamment des romans précédents pour que nous ne nous ennuyions pas. Comme une série télévisée dont nous regardons la saison huit avec le même plaisir que la première.

 

L’intrigue:

Johanna von Allersheim et son jumeau Karl n’ont que dix-sept ans quand la mort de leur père et un complot ourdi par leur belle-mère et leur demi-frère les contraignent à quitter leur maison, leur ville et même leur pays !

Pour s’assurer l’héritage de toutes les terres de époux décédé, Genoveva von Allersheim modifie avec l’aide de son cousin le testament du défunt, privant ainsi les jumeaux non seulement de leur héritage mais les forçant à la fuite pour éviter un mariage forcé à la jeune Johanna et une vie dans un monastère cloitré à Karl.

Leur seule chance d’échapper à ce destin sombre se situe en Pologne, où ils espèrent retrouver de la famille du côté de leur mère.

Pour faciliter leur fuite Johanna décide de se déguiser en garçon, mais par un malheureux concours de circonstances il lui devient impossible de cesser sa mascarade à temps et elle se retrouve entre soldats et mercenaires, combattant les ottomans parmi les hussards dans les terribles batailles autour de Vienne.  Lire la suite

Eden Lit

Kate Mosse – Sépulcre

Titre original : Sepulchre

Mon appréciation : 4/10

 

L’idée de départ était séduisante :

Deux femmes sont liés au-delà d’une centaine d’années : la jeune Léonie Vernier, qui quitte Paris à la fin du XIXème siècle avec son frère Anatole et, bien loin d’elle, l’intrépide Meredith Martin en 2007.

Plus d’un siècle sépare les deux jeunes femmes, mais un lien existe entre elles, un lien de sang, certes, mais également un lien bien plus mystérieux qui prend la forme d’un jeu de tarots qui aurait les pouvoirs de vie ou de mort et dont le dessin même est intrigant….

C’est ainsi qu’en 2007 Meredith suit  de façon presque irrésistible les traces de Léonie et se rendra, un siècle plus tard, sur les lieux où a vécu la jeune fille et son frère….

Ah, je me suis jetée sur ce livre, m’attendant à une aventure passionnante entre deux siècles.

 

Oh, mais quelle désillusion !  Lire la suite

Barbara Woods – Et l’aube vient après la nuit

Titre original : Domina

Mon appréciation : 7/10

« Et l’aube vient après la nuit » entraîne le lecteur dans la vie d’une jeune femme passionnée, intelligente, courageuse et persévérante qui se débat, à la fin du XIXème siècle, pour réaliser son rêve : devenir médecin.

 

L’intrigue :

Samantha Hargrave voit le jour dans un siècle qui n’accepte pas les femmes indépendantes et intelligentes, qui en a peur : le XIXème siècle.

A cette époque la médecine est loin d’être scientifique ; saigner les patients est généralement considéré comme le meilleur remède pour toutes les maladies. Cela devra bientôt changer, puisque le XIXème siècle est aussi celui de découvertes médicales cruciales, qui auront toutefois du mal à s’imposer face aux médecins de l’ancienne école dubitatifs et attachés à leurs méthodes.

Samantha est la fille d’un prêcheur fervent. Elle grandira sans sa mère, morte en couches. Son enfance est solitaire et se passe sans soutien de sa famille, auprès d’amis rencontrés dans la rue.

Au cours de cette enfance, sa passion nait : elle deviendra médecin.  Lire la suite

Iny Lorentz – Die Fürstin

Titre original : Die Fürstin

Mon apprécication : 6/10

C’est le premier roman qui ne fasse pas partie de la série de « la catin » que je lis de ces auteurs, et je n’ai pas été déçue. On retrouve le même style entraînant et léger, et là encore les 590 pages se lisent à une vitesse qui impressionnerait Usain Bolt.

Si vous connaissez la série de « la catin » et que vous l’appréciez, n’hésitez pas à vous lancer dans la lecture de « die Fürstin » …. Bien que le fait que ce roman n’ait pas encore été traduit en français pourrait constituer un obstacle pour une majorité* (j’invite donc les éditeurs à traduire rapidement ce roman – qui se prête parfaitement à une lecture de l’été et ne pourra que se vendre comme des petits pains – et peut-être même de profiter de cette occasion pour transposer également la totalité de la série de ‘la catin’ en français, puisque seuls les trois premiers tomes sont disponibles dans cette belle langue).

Revenons-en à ‘die Fürstin’, qui se traduirait par « la Princesse » et parlons de….

 

L’intrigue :

Nous retrouvons ici, évidemment, l’univers d’Iny Lorentz puisque nous écrivons l’année 1722 et entrons dans une famille qui a gardé son titre et ses rêves de noblesse, mais qui a perdu sa fortune… et qui a eu la malchance de donner naissance à pas moins de huit filles.

Trouver un mari à chacune d’entre elles, sans dot, juste en profitant de la lignée de la famille, n’est pas simple, et ainsi tout prétendant est accepté. La seule qui peine à trouver un mari et Charlotte, car par sa grande taille élancée elle ne correspond aucunement à l’idéal de beauté de l’époque et a ainsi accepté son destin de rester une vieille fille.  Lire la suite

Jean-Michel Thibaux – La Fille du templier

 

Titre original : La fille du templier

Mon appréciation: 4,5/10

Ce roman m’a laissé avec un sentiment partagé, déchiré, même !

Il a d’énormes points forts.

Pour exemple, l’auteur parvient à faire naître, grâce à des petites scènes savamment glissés entre les lignes, une image vivante devant l’œil du lecteur, l’action ne manque certainement pas et l’auteur fait preuve d’une grande imagination pour faire vivre ses personnages, tant réels que fictifs. L’ensemble bénéficie d’une écriture colorée et vive.

Or, ce même roman a deux grands défauts ! (suspense suspense suspense – je vous en parlerai plus tard !)

 

Mais parlons d’abord de l’intrigue :

Sans le vouloir, j’aborde d’ores et déjà une première difficulté et me heurte à l’obstacle du premier défaut : l’intrigue, le fil rouge, est presque impossible à déterminer, les récits et histoires des personnages se chevauchent, certains sont passionnants, d’autres moins.

Deux intriques principales se détachent tout de même, l’une plus tenue (pourtant celle-là même qui est mise en avant par le quart de couverture), l’autre plus présente :   Lire la suite

Dominique Marny – La Conquérante

Titre original : La Conquérante

Mon appréciation : 7,5/10

Un roman tout en douceur qui décrit pourtant la vie trépidante de son l’héroïne, Judith Fontange !

C’est un roman assez étonnant, puisque la première sensation que l’on a en se plongeant dans sa lecture est une trop grande facilité, on lit les pages comme on lisait, fut un temps, de l’Enid Blyton : l’héroïne n’a pas encore de couleurs, mais les pages tournent tout seul ; l’histoire est déroulée rapidement et sans accroc. Puis, ce roman qui semblait presque trop lisse, se transforme pour devenir une histoire convaincante !

 

L’intrigue

Nous nous trouvons à Paris, dans les années folles, l’armistice a été signé, les hommes reviennent sont démobilisés. La jeune Judith Fontange, confrontée à l’un des héros de guerre qui souhaitait l’épouser alors qu’elle n’en était pas éprise, a quitté la Touraine pour se rendre à Paris.

Elle emporte dans ses bagages l’amour d’une adolescente pour un autre héros de guerre, Eric Fournier, un jeune homme qu’elle avait rencontré alors qu’elle n’était qu’une très jeune fille et qu’elle espère, sans se l’avouer, retrouver à tout coin de rue.

Mais c’est Antoine qui croise sa route, un jeune homme sérieux et agréable qui l’encourage dans ses aspirations d’indépendance.    Lire la suite

Ken Follett – Un Monde sans Fin

Titre original : World Without End

Mon appréciation : 8/10

Le « roi » a encore frappé, si vous voulez bien excusez cette expression totalement risible, mais c’est l’idée qui m’est venue à l’esprit après avoir lu ce livre.

« Les piliers de la terre », œuvre incontournable de l’auteur et monument du roman historique, m’avait ébloui, mais il me semblait impensable d’écrire une « suite ». Pourtant, Ken Follet a osé !

Non, ce n’est pas véritablement une suite, les deux livres sont totalement indépendants l’un de l’autre, vous pouvez les lire dans le désordre, mais la ressemblance est frappante.

Dans les « Piliers de la terre » les héros construisaient, au VIIème siècle, la cathédrale de Kingsbridge, et le détail apporté à cette épopée m’avait semblée absolument fantastique. Oui, « les piliers de la terre » est pour moi un véritable 10+ dans le genre du roman historique.

Je ne dirais pas qu’avec « un monde sans fin » Ken Follett fait aussi bien, car je ne le pense pas. Mais il récidive néanmoins en signant ce merveilleux livre qui est clairement coupé en suivant le même modèle. La ressemblance entre les deux livres est presque trop frappante, puisque les héros et leurs destins sont similaires à ceux qu’ont vécus les constructeurs de la cathédrale de Kingsbridge. Mais il ne faut pas s’en formaliser, je pense.    Lire la suite

Henri Loevenbruck – L’Apothicaire

Titre original : L’Apothicaire

Mon appréciation : 8/10

Un roman qui nous propose une intrigue magnifiquement ficelée, conçue avec soin et amenée avec une finesse extrême. Le suspense et les révélations parfois stupéfiantes accroissent le plaisir de lecture de page en page.

L’intrigue elle-même mériterait un 10/10, avec ce suspense grandissant qui happe le lecteur le plus réticent.

S’il n’y avait … (tentative probablement totalement ratée de créer du suspense dans ce commentaire)

 

Parlons donc d’abord, comme d’habitude, de l’INTRIGUE :

J’ai tout simplement adoré cet aspect du roman ! L’idée de base, dès son point de départ, est imaginative et le cheminement que poursuivra l’apothicaire peut presque être appelé un chef d’œuvre.

Nous le rencontrons à Paris, en l’an 1313, l’apothicaire, qui porte le nom est Andreas Saint-Loup. Un homme au caractère fort, passionné par la science, les recherches. Sa curiosité le pousse souvent à des comportements presque blasphématoires pour l’époque, sa foi est inexistante alors même qu’il a grandi au sein d’un monastère, devant les portes duquel il a été abandonné alors qu’il n’était qu’un nourrisson.

L’époque est agitée, l’Inquisition effraye plus d’un, les complots politiques secouent le pays. Mais l’apothicaire ne s’en soucie pas, il vit sa vie de scientifique dans son petit apothicairerie à Paris où il espère découvrir ce qui se cache au fond de la matière.

Mais un jour de janvier une chose étonnante le bouleverse dans ses certitudes : au cœur même de sa maison, une chambre semble se révéler à sa perception, une chambre vide, une chambre qu’il n’avait jamais remarquée mais qui, pourtant, a toujours existé, une chambre qu’il avait oubliée. Le fait est d’autant plus remarquable que ses employés, tout comme lui, n’ont plus aucun souvenir de cette chambre – alors qu’ils ont tous conscience qu’elle a toujours été là. Comment peut-on oublier une chambre devant laquelle on passe tous les jours ? Comment cette chambre a-t-elle pu rester aussi propre si personne la nettoie jamais ?     Lire la suite

Vilhelm Moberg – La dernière lettre au pays natal (tome 8)

Titre original : Sista brevet till Sverige

Mon appréciation : dans son ensemble et indépendamment des tomes individuels la saga mérite un 10/10

La saga des émigrants s’achève avec ce tome 8.

C’est un livre poignant, profondément humain et touchant, une fin en apothéose.

Les drames ne sont pas épargnés aux immigrants mais chacun des pionniers suédois continue sur la route qu’il s’est tracé tout au long de ce périple. La fin est pourtant différente de ce qu’on imaginait.

Si vous vous attendez à un ultime tome qui s’achève dans le calme vous allez être déçu puisque ce n’est pas le cas.

Ce tome est plein de rebondissements, plein de vie mais également plein de tragédies.

Ce volume nous fait avant toute chose le récit du soulèvement terrible des indiens en 1862, le massacre de milliers de pionniers, la vengeance sanglante d’un peuple dépossédé et affamé.

Les pionniers sont effrayés et tentent de préparer une défense pour protéger leurs terres et leurs familles.

Pendant tout ce temps, la tête d’Indien sculpté étrangement dans la roche qui surplombe le lac et semble continuellement participer à la vie de son peuple et celle des nouveaux venus.

Au cours de ce livre, nous observons également la nouvelle génération prendre le pas sur les premiers immigrants, nous assistons à un changement profond de la vie près du Chisago Lake, celui qu’autrefois on appelait le Ki-Chi-Saga. Le nouveau Duvemala devient le Nelson Settlement.   Lire la suite