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Gary Shteyngart – Super Triste Histoire d’Amour

Titre original : Super Sad True Love Story

Mon appréciation : 5/10

La « super triste d’histoire d’amour » que nous propose Gary Shteynkart – qui est plus pathétique que triste, mais passons, chacun son point de vue sur ce qui est triste – se déroule dans un monde du futur, de quelques années seulement, c’est très très proche de nous.

Ce roman peut être considéré comme un roman d’anticipation (mais alors il déçoit) ou alors comme un récit satyrique (mais alors il n’est pas assez subtil)*.

Bref, vous l’aurez noté, j’ai trouvé ce roman très décevant, d’autant plus que je ne l’ai acheté que parce qu’il était le grand « coup de cœur » de France Info.

Il n’en reste pas moins qu’il a le mérite d’être divertissant et que, si le monde créé par l’auteur ressemble trop à un monde dans lequel évoluent les anciens participants de télé-réalité,  il n’en reste pas moins qu’en fait, on sent, derrière ce récit, une importante réflexion sur les « coulisses » – qui ne sont malheureusement pas assez présentes.

Mais commençons par le début :

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Anne B. Radge – La terre des mensonges (Neshov trilogie 1)

 

Titre original :   Berlinerproplene

Mon appréciation : 6,5/10

L’intrigue :

Une ambiance oppressante pour ce roman scandinave qui nous attire dans une ferme norvégienne pour y découvrir la famille Neshov, qui n’a de famille que le nom : trois frères, un père, une petite fille et la mère, mourante.

Nous  apprenons à les connaître un membre après l’autre, isolément. La présentation qui nous est ainsi faite de chacun est très symbolique : ils sont tous très différents et vivent leur vie les uns sans les autres, dans une certaine exclusivité. Certains ne se sont pas parlés depuis plus de vingt ans, d’autres ignorent jusqu’à l’existence de la petite-fille, Torunn.

Surtout, le choix adroit de l’auteur de nous présenter l’un après l’autre les membres de la famille nous montre tout d’abord les énormes fossés qui les séparent avant de les réunir autour du lit d’hôpital de la mère.

Ce qui les réunira, c’est donc l’attaque de la mère, Anna, qui se retrouve mourante à l’hôpital peu avant Noël. Et le devoir familial fait qu’il faut bien se rendre sur place.   Lire la suite

Henri Loevenbruck – L’Apothicaire

Titre original : L’Apothicaire

Mon appréciation : 8/10

Un roman qui nous propose une intrigue magnifiquement ficelée, conçue avec soin et amenée avec une finesse extrême. Le suspense et les révélations parfois stupéfiantes accroissent le plaisir de lecture de page en page.

L’intrigue elle-même mériterait un 10/10, avec ce suspense grandissant qui happe le lecteur le plus réticent.

S’il n’y avait … (tentative probablement totalement ratée de créer du suspense dans ce commentaire)

 

Parlons donc d’abord, comme d’habitude, de l’INTRIGUE :

J’ai tout simplement adoré cet aspect du roman ! L’idée de base, dès son point de départ, est imaginative et le cheminement que poursuivra l’apothicaire peut presque être appelé un chef d’œuvre.

Nous le rencontrons à Paris, en l’an 1313, l’apothicaire, qui porte le nom est Andreas Saint-Loup. Un homme au caractère fort, passionné par la science, les recherches. Sa curiosité le pousse souvent à des comportements presque blasphématoires pour l’époque, sa foi est inexistante alors même qu’il a grandi au sein d’un monastère, devant les portes duquel il a été abandonné alors qu’il n’était qu’un nourrisson.

L’époque est agitée, l’Inquisition effraye plus d’un, les complots politiques secouent le pays. Mais l’apothicaire ne s’en soucie pas, il vit sa vie de scientifique dans son petit apothicairerie à Paris où il espère découvrir ce qui se cache au fond de la matière.

Mais un jour de janvier une chose étonnante le bouleverse dans ses certitudes : au cœur même de sa maison, une chambre semble se révéler à sa perception, une chambre vide, une chambre qu’il n’avait jamais remarquée mais qui, pourtant, a toujours existé, une chambre qu’il avait oubliée. Le fait est d’autant plus remarquable que ses employés, tout comme lui, n’ont plus aucun souvenir de cette chambre – alors qu’ils ont tous conscience qu’elle a toujours été là. Comment peut-on oublier une chambre devant laquelle on passe tous les jours ? Comment cette chambre a-t-elle pu rester aussi propre si personne la nettoie jamais ?     Lire la suite

Cathie Fidler – Le refuge des gens

Titre original : Le refuge des gens

Mon appréciation : s’agissant d’un recueil, je ne peux noter

Ce petit recueil réunit quinze nouvelles de l’auteure qu’on peut ainsi découvrir à travers ce petit bijou que je ne peux que vous conseiller, et vivement !

Les histoires étant très courtes, je ne peux pas, comme je le fais d’habitude pour les recueils ou anthologies, livrer un petit résumé de chaque nouvelle.

Ce que l’auteur nous livre ici, ce sont des moments de vie, des instants de « refuge » du quotidien, des instants d’évasion que nous connaissons tous ; nous retrouvons ici dans des lieux que nous avons vus, nous observons des gens que nous avons croisés, nous reconnaissons des attitudes que nous avons eues.

D’ailleurs, plus d’une fois j’avais envie de lui crier : oui, oui, je connais, c’est ça !!

En fait, c’est participatif …    Lire la suite

Oscar Wilde – Le portrait de Dorian Gray

Titre original : The Picture of Dorian Gray

Mon appréciation : s’agissant d’un classique absolu je ne me permets pas de donner une évaluation (mais j’adore)

Ce grand classique du livre fantastique a été écrit à la fin du 19ème siècle, la grande époque de la littérature qui a vu naître de nombreux romans précurseurs de nos livres “modernes” (comme Dracula de Bram Stoker ou, Frankenstein de Mary Shelley).

 

Résumé :

Le portrait de Dorian Gray est un livre angoissant. Son héros est un jeune homme encore naïf qui se voit libéré de la lourde charge des conséquences de ses actes, permettant ainsi au coté sombre de sa personnalité de s’épanouir.

L’histoire est bien connue : le peintre Basil achève le portrait du jeune Dorian Gray, un homme d’une extraordinaire beauté, encore innocent et influençable. Lord Henry, un ami du peintre qui lui rend visite, est intrigué par la perfection de Dorian Gray et souhaite le rencontrer.

Lord Henry est un homme qui profite de la vie et ne se soucie guère des sentiments des autres. Il aime jouer, et Dorian Gray, à peine sortie de l’adolescence, lui convient parfaitement comme objet d’étude, si on peut dire.   Lire la suite

Claude Rizzo – Le sentier des Aubépines

Titre original : Le Sentier des Aubépines

Mon appréciation : 7/10

Un roman acheté à la va vite qui m’a réservé de bonnes surprises, comme c’est si souvent le cas. D’ailleurs, nos meilleurs livres ne sont-ils pas ceux que nous avons achetés par hasard, à la gare, à l’aéroport, en voyage ?

L’intrigue :

« Le Sentier des Aubépines » nous projette dans la vie de Rosine Cini, qui vit, et a d’ailleurs toujours vécu, dans un minuscule village perché dans le Massif du Mercantour.

Toute son existence s’est construite sur des larmes. Jeune fille, elle a perdu son premier et grand amour juste avant le mariage alors qu’elle était enceinte, puis elle a épousé un ami d’enfance, lui aussi décédé jeune de maladie, la laissant encore une fois veuve et sans argent avec sa petite fille, Antonia. Enfin, elle rencontre son troisième époux, Giovanni, un berger italien, mais lui aussi trouvera la mort, plus dramatique celle-ci, puisqu’il sera tué par un coup de carabine.

Comme si tout cela n’était pas assez, sa fille Antonia la quitte à l’âge de seize ans, sans explication, jurant de ne jamais revenir dans le village, ce qui brise définitivement Rosine Cini.

Le seul bonheur dans l’existence de Rosine est Adrien, un petit garçon dont Antonia était enceinte mais qu’elle a abandonné à sa mère qui prétend qu’il s’agit de son propre fils pour pouvoir lui offrir un meilleur avenir.

 

Mon opinion :

Le style de la narration, simple et profond, est parfaitement adapté à l’histoire elle-même, et l’ensemble de ce récit d’une vie secouée par des drames est prenant.   Lire la suite

Sheila O’Flanagan – Suddenly Single (…suddenly free)

 

Titre original : Suddenly Single (… suddenly free)

Mon appréciation : 6/10

« Suddenly Single » est le premier roman de l’auteure qui publie désormais un roman, voire même deux par an en moyenne (« Suddenly Single » est sorti en 1999). Sheila O’Flanagan est très connue en Irlande où ses livres se classent systématiquement sur la liste des bestsellers et a été traduite en diverses langues (dont l’allemand, mais pas avec ce roman) – mais pas (encore ?) en Français.

Tout cela pour vous dire que ce premier roman, qui est loin d’être convaincant, a tout de même été le début d’un succès important, et pour avoir lu un roman plus récent de l’auteur (« If you were me », sorti en 2015) je ne peux qu’admettre que ses livres, s’ils n’ont pas changé de style, se sont améliorés sensiblement.

 

Mais venons-en à l’intrigue – c’est ici que se situe la faiblesse du roman :

L’héroïne de « Suddenly Single » (qui se traduirait librement par « subitement célibataire ») est Alix Callaghan, début de la trentaine, une femme d’affaires qui a réussi dans un monde d’homme et dirige le bureau des Traders de la filiale de l’Europa Bank à Dublin, l’Europa Bank. Deux hommes et une femme travaillent directement sous ses ordres, et chaque jour elle manipule des millions d’euros en tentant de faire le « deal » qui fera gagner de l’argent à sa banque tout en évitant des pertes.

Elle vit depuis trois ans avec Paul, un journaliste qui a un peu moins d’ambitions mais la soutient avec plaisir. Ils se sont construits un petit nid coquet dans l’appartement d’Alix.

Mais arrive ce que le titre nous annonce : du jour au lendemain, sans le moindre signe annonciateur, Paul quitte Alix. Il souhaite désormais fonder une famille, avoir des enfants, mais pas avec elle…   Lire la suite

Bruno Gallet – Des voyous magnifiques

 

Titre original : Des voyous magnifiques

Mon appréciation: 6,5/10

Un premier roman étonnant, qui, malgré quelques faiblesses « techniques » (une écriture qui, personnellement, ne me plaît pas trop, une certaine facilité dans l’intrigue et quelques longueurs) nous entraîne dans une ambiance prenante, oppressante et glaciale, selon les circonstances, et nous laisse avec une sensation de douce satisfaction à la dernière page.

C’est donc un premier roman très prometteur !

 

 L’Intrigue

« Les voyous magnifiques » (dont j’ai par ailleurs apprécié la très belle couverture) met en scène deux délinquants, que dis-je, deux criminels : Tuscan et Abel.

Tout commence par une tentative de cambriolage qui tourne mal, lors de laquelle Tuscan abat le directeur d’une banque. Et voilà les deux hommes en fuite, à travers les Alpes, dans le froid de l’hiver qui s’abat sur le paysage. Leur but : rejoindre la sœur de Tuscan, qui vit dans une ferme à la campagne.

Seulement, lors de leur fuite un accident malheureux les place dans une situation difficile : ils se trouvent encombrés d’un nourrisson, un nouveau-né totalement dépendant d’eux. Or, les deux hommes n’ont strictement aucune expérience des enfants, ils ne savent que faire de ce petit être vivant. Une seule chose est certaine : ils ne veulent pas le laisser – du moins est-ce le point de vue d’Abel, le plus jeune des deux, qui impose donc la présence de l’enfant à Tuscan.   Lire la suite

Dmitri Bortnikov – Le syndrome de Fritz

Titre original : Sindrom Fridsa

Mon appréciation : 4/10

Ce roman, il me semble que c’est le premier roman de l’auteur, a connu un énorme succès et les critiques sont souvent dithyrambiques. Ce que je ne comprends pas.

Je ne juge pas l’écriture, qui est parfois très directe, surtout vers la fin, je savais que tel serait le cas. C’est un style particulier, qui m’a fait penser vaguement à Bukowski, mais l’auteur assume et va jusqu’au bout, augmentant l’intensité de son écriture jusqu’à la fin.

Ce n’est pas non plus le fond du récit, violent, sans concession, dur.

Non, ce que je reproche essentiellement à ce livre, c’est son côté décousu.   Lire la suite

Katarina Mazetti – Le mec de la tombe d’à côté

Titre original : Grabben i graven bredvid

Mon appréciation : 6,5/10

Sympa.

C’est une petite histoire sentimentale, légèrement plus profonde qu’un « roman sentimental » classique.

C’est un roman agréable, qui se lit de façon fluide en un ou deux jours. Une histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose et qui ne parviennent pas à trouver le chemin l’un vers l’autre.

L’intrigue

Désirée est une jeune femme trentenaire qui a perdu son mari, mort dans un accident. Bibliothécaire, elle se rend fréquemment sur la tombe de son défunt époux, moins par tristesse que par incompréhension. Et elle s’assoit alors sur un banc à fixer la pierre tombale sobre choisi par le disparu lui-même.

C’est ici qu’elle croise e mec de la tombe d’à côté, Benny, qui vient fleurir la tombe de ses parents. Une tombe décorée à outrance, avec stèle, statuettes, tous les chichis possibles.

Benny est un agriculteur qui vient de perdre sa mère. Depuis qu’elle l’a quitté, il doit exploiter tout seul sa ferme, ce qui est très difficile, et sa maison s’en ressent. Plus de chaleur, plus de vie, plus de draps propres. Il travaille toute la journée et lentement il s’aperçoit qu’à trente-six ans il n’a plus le succès facile qu’il avait en étant jeune, qu’il est devenu un plouc venu de la campagne qui n’attire plus les filles.

Désirée et Benny ne se seraient jamais croisés dans la vie quotidienne, ils ne partagent rien. Là où Benny préfère regarder le sport à la télévision tandis que sa petite femme lui prépare un petit plat, Désirée lit un livre et argumente sur la dernière mise en scène d’un opéra.  Lire la suite